TERRACELESTE

Andrea Fogli, renouer avec la terre ou la tentative du sublime.

Pour cette exposition au titre évocatif, TERRACELESTE wunderkammer, Fogli nous présente un itinéraire artistique entre 1982 et 2025 à la fois précis et audacieux, organisé ici spécifiquement pour l’espace de la galerie comme une collection hétérogène. À l’image de tout son travail, cette collection se veut un journal du temps qui passe et ne se récupère plus mais demeure à jamais fixé dans la matière, devenant ainsi une mémoire éternellement présente.
Fogli dit lui-même avoir toujours créé par cycles ou groupes et ce mouvement circulaire est en soi un élément fondamental de sa recherche. Les oeuvres ne sont jamais solitaires, isolées, détachées d’un groupe cohérent. L’idée est sans doute celle d’introduire un ordre dans le désordre, de créer une cohérence qui au départ semble fortuite et peu à peu trouve son sens.

Dans les séries présentées nous avons, outre quelques gravures et livres d’artiste, d’une part des dessins au crayon, tempera ou poudre de pastel sur papier et d’autres part diverses sculptures figuratives ou symboliques de petit format.

Disegni neri, encre sur papier mouillé, annoncent les dessins du Diario delle ombre qui sont naturellement prolongés par les Santini apocrifi et les cartes postales des  Voyages au centre du monde, pour finir avec l’Erbario Planetario. Ce travail initié en 2017 se poursuit aujourd’hui encore, l’artiste traçant sur papier l’empreinte de fleurs, herbes diverses, cueillies dans des lieux de prédilection. La particularité de tous ces dessins est l’espace vide, aéré, source de respiration entourant l’oeuvre elle-même et finalement, peu importe le sujet, nous nous trouvons toujours face à des paysages mystérieux et poétiques,  journaux intimes, personnels, raffinés, inspirés, blottis au coeur de la nature. 

Faisant suite aux éléments proprement naturels, et en plus des dessins minutieux qui les représentent à travers la série 59 grani, nous avons diverses sculptures les Grani de bronze, les Mantra et Linea nigra en jesmonite et diverses petites sculptures en terre cuite 

 les Araballi, les Figure silvane, les minuscules Grilli et bien sûr une Leda en plâtre de la série Notti bianche. 

Et, quelle que soit la technique, le travail de Fogli nous projette dans un espace spirituel qui nous enveloppe et génère une expérience visuelle et émotive entre clarté et obscurité, lumière et ombre nous plongeant dans un infini inattendu, étrange et tellement particulier.

Rencontres, mystères et silences…. finalement la clé, le miracle de tout cela, ce qui habite et lie profondément tout ce travail ce sont ces racines tissées entre l’artifice propre à l’art et la nature dans ce qu’elle a de « donné ».

C.Tirelli