Verso il Sud… « Le Grand Tour ».
Exposition du 4 juillet au 6 septembre 2025
L’Italie toujours au coeur, la Galerie L&C Tirelli a le plaisir de présenter une série d’huiles, aquarelles, gouaches, dessins et objets retraçant « Le Grand Tour », voyage vers le Sud de jeunes intellectuels du nord de l’Europe accompagnés de leurs amis artistes.
Parmi ces oeuvres, évoquant principalement Rome et Naples, vous trouverez entre autres des oeuvres de Matthew Dubourg, Victor-Jean Nicolle, Franz Kaisermann, Giovani Volpato et Abraham-Louis Ducros, Bartolomeo Pinelli, Catherine Saint-Ours…des gouaches napolitaines documentant l’éruption de 1794 et quelques objets spécifiques du Grand Tour.
Au XVIII ème l’Italie est un « laboratoire » du passé dont les oeuvres comprises comme témoignages de sites et lieux méconnus proposent en quelque sorte un manuel pour apprendre à voir et penser le monde différemment. Bien sûr un savoir encyclopédique naîtra d’une telle fréquentation, associé à un désir de connaissance et d’approfondissement.
Le monde va progressivement s’étendre des Alpes, à l’Italie, à la Grèce, à l’Orient et définir ce dit « Grand Tour » : voyage de découverte, de redécouverte continuelle et de formation mais aussi moteur d’une évolution profonde des mentalités et d’une forme de déstabilisation esthétique. Les voyageurs, écrivains, architectes, sculpteurs, peintres, dessinateurs, sont avides de découvertes, désireux de s’instruire et d’élargir leur horizon et ce voyage, à l’itinéraire en boucle, dont l’acmé est la baie de Naples les voit s’extasier et s’interroger face aux ruines de Pompéi ou au spectacle magique et effrayant du Vésuve en éruption. Chaque spectacle est un face à face avec des lieux, des monuments, des ruines…échos et fragments d’une grandeur passée ou reportage parfois esthétisant visant à magnifier la civilisation antique et atteindre le sublime du paysage idéal.
On découvre toute une philosophie de la ruine vécue comme fragment de vie et de majesté, perdue dans une nature qui a progressivement pris possession des lieux. Ronces et végétaux divers ont tissé leur chemin au coeur de ces constructions imposantes, temples dévastés, fragments épars, colonnes fragmentées…La distance n’est jamais grande entre l’éloge du passé et le sentiment de déréliction, la grandeur a laissé place à une forme de nostalgie. Et les artistes, souvent au delà d’une conscience historique et topographique, laissent affleurer une émotion nouvelle face à la nature. L’époque est propice à ce changement de perspective et à cette humanisation.
Voyageurs et artistes vont donc explorer et documenter avec passion non seulement l’antiquité et les témoignages du passé révélés par les fouilles, mais se découvrir dans ces symboles de civilisations, ruines et également lieux et paysages magiques, éruptions volcaniques… tant de moments édifiants, inconnus, mystérieux, un théâtre du monde où tout est sujet à une forme d’extase et de réflexion intérieure. Bien sûr il s’agira de débusquer le pittoresque mais chaque voyage est avant tout une exploration, une expérience émotionnelle et spirituelle, un émerveillement. Un regard nouveau se porte sur la nature, sur les traditions et coutumes.
Voir l’Italie une fois, c’est la désirer pour toujours. Goethe
Catherine Tirelli