Rossella Fumasoni
Née à Rome en 1964
Vit et travaille à Rome
ProFuma di Blu, mai 2024
La pittura è il respiro del mondo, l’unico modo conosciuto per non morire.
Rossella Fumasoni
In Le Novantanove Migranti
Parfum de femme, nuances de bleu, ironie, nostalgie, poésie, sensualité légère et douce…que dire de plus de toutes ces figures féminines entourées de fleurs, de papillons extravagants ? Elles survolent ou s’enfoncent librement dans l’espace bleu des toiles de Rossella Fumasoni…toiles qui, à leur tour, sont absorbées par l’espace bleu de la galerie.
La pittrice, fidèle à elle-même et à une inspiration débordante, en passionnée avide de littérature, de cinéma, d’images, revisite tous les clichés sur le corps de la femme, sur son visage, ses attitudes et dévoile avec une subtilité délicate un univers tendrement engagé, absolu, parfumé, révolutionnaire.
Sous nos yeux médusés, ces femmes s’amusent dans leur univers, indépendantes, déconnectées de notre réalité, libres dans l’espace, elles s’affichent, osent, assument joyeusement une féminité absolue, légendaire, éternelle. Et, au milieu de tout cet apparent débridement, ce que nous découvrons est surprenant, la pudeur envahit la toile, tout voyeurisme est impossible, détourné. Le corps de la femme est là devant nous affiché, affirmé sereinement par un érotisme subtil et une conscience reconnue et totale de son identité.
Ces corps féminins ne sont pas édulcorés, ils ont leur existence propre, autonome et l’artiste revendique leur liberté, leur plein épanouissement dans un monde à leur mesure ou démesure, un monde sans cesse renouvelé par la force de leurs inventions, illusions, dérives, jeux, un monde fait de clins d’oeil, de suggestions raffinées soutenues par l’intensité du bleu qui inonde les toiles et nous absorbe nous projetant au-delà de nous-mêmes et de nos préjugés en nous enveloppant dans un cocon rassurant.
On pourrait bien sûr évoquer tant d’oeuvres de l’histoire de la peinture, tant de sujets féminins et de corps représentés pour le plaisir des yeux…cependant ici rien de tout cela et, si référence il y a, elle existe comme mémoire de la poésie, de la beauté, de la guerre et de l’amour, une mémoire proche des dieux, une mémoire rayonnante, aveuglante de vérité.
Ainsi, de mises en abîme voulues et conçues par l’artiste en successions de cascades visuelles et trompe-l’oeil insolites, l’espace, animé par toutes ces fenêtres picturales ouvertes sur un ailleurs, nous propulse vers une nouvelle dimension, une nouvelle expérience. Ce bleu envahissant, lumière et reflet, réputé si froid, devient ici, comme par magie, apaisement, sérénité, mystère et profondeur. Il nous transporte et engloutit dans l’univers malicieux et envoutant créé par la pittrice. Et, plongeant dans le monde magique de Fuma, ce que nous découvrons c’est moins la complexité du désir que toutes les constellations gravitant autour de la liberté et de la vie.
Catherine Tirelli
VIS-À-VIS ou la vie comme théâtre mélancolique, 2017
Claviers, éclairs déchirant l’espace, danseuses, acrobates, visages nostalgiques de divas anonymes, tel est le monde que ROSSELLA FUMASONI choisit de dévoiler dans cette exposition.De prime abord on pourrait se croire dans un univers exclusivement féminin, poudré, léger, puis le regard s’enfonce, se perd et surgit alors un autre univers, à la fois proche et lointain, mystérieux, sensuel, impalpable, nostalgique, dominé par une force de liberté et une volonté de confrontation entre rêve et réalité.
Ce travail sophistiqué mêlant peinture et collage provoque le regard et pose la problématique de l’art comme fiction.
Si le collage dévoile des chemins détournés, ouvre des portes secrètes, introduit la magie triste de l’image, les noirs profonds et les halos lumineux portent et étayent la confrontation entre soi et le réel, l’art et la réalité.
La peinture est toujours la grande gagnante, elle est miroir du monde et unique objet de notre acharnement.
Les oeuvres
Les participations
Les informations
Après avoir suivi en 1984 un cours d’illustration de fables à la Calcografia Nazionale à Rome, Rossella Fumasoni obtient en 1988 son diplôme de l’Accademia delle Belle Arti de Rome.
Dès 1994 elle commence à exposer aussi bien en Italie qu’à l’étranger.
En 2008, elle publie, aux éditions Obliquo, son premier recueil de récits I mesi della settimana.
En 2013 elle participe à un important projet théâtral sur le féminicide, Ferite a morte, de Serena Dandini et Maura Misiti. Ses œuvres sont la toile de fond de ce spectacle très engagé et présenté à travers le monde dans divers théâtres et lieux de la politique et culture internationale, dont, entre autres, le siège de l’ONU à New York et celui des Nations Unies à Genève.