Andrea Fogli, renouer avec la terre ou la tentative du sublime.

Un petit sourire au coin des lèvres, une forme de naïveté lumineuse et une certaine mélancolie dans le regard, Andrea Fogli, philosophe de formation, artiste érudit et spécialiste d’un monde que l’on pourrait qualifier d’étrange, onirique voire ésotérique, s’exprime principalement à travers l’écriture, le dessin et la sculpture. 

Au coeur de sa démarche il y a le dessin, activité essentielle, quotidienne, autonome. Un dessin souple, raffiné, délicat… crayon, poudre de graphite, poudre de pastel et autres sont déposés sur un papier qui n’est jamais totalement peint, autant de traces, apparitions et dissolutions, autant de signes évanescents. Ainsi en va-t-il de la sculpture, qui est toujours de petites dimensions ; l’artiste malaxe la matière, de manière spontanée laissant la main, le geste, suivre un rythme intérieur, secret, mystérieux.

Fogli est une découverte absolue. Artiste spécial et confidentiel, parfois volubile dans sa tentative de nous faire percevoir l’intérêt du minuscule et du dérisoire apparent des choses qui nous entourent et que nous ne voyons plus. Personnage à contre-sens du bruit, de la violence, du trop plein, de l’exhibition, de la démesure…il va vous surprendre.

Il y a en lui à la fois légèreté et profondeur, une forme d’insouciance et une angoisse profonde, il aime raconter…non pas « se raconter » mais conter, proposer des récits, une narration du monde, des expériences, des perceptions alliant un rapport intime à la nature et  aux petits riens du quotidien. 

Cette dimension assurément mystique et sensible que je traduirais comme une aptitude à lire différemment les signes, aptitude à interpréter, aptitude à donner du sens à des éléments qui pourraient sembler disparates est aussi… raffinement subtile et délicat, force tranquille et assumée qui rassure et sait relier les extrêmes les plus fous.

C. Tirelli